Meshael Alayban, 42 ans et membre de la famille royale saoudienne, est accusée depuis mercredi 10 juillet de séquestration et de traite d’êtres humains, pour avoir forcé une Kényane à travailler dans des conditions d’exploitation et lui avoir retiré son passeport. Les autorités enquêtent sur quatre autres victimes possibles.
Quatres autres domestiques découvertes sans passeport
Une fois ses papiers en règle, son passeport lui est à nouveau saisi. L’employée kényane de 30 ans est alors « obligée de travailler pour au moins huit personnes dans quatre appartements de la résidence » pendant seize heures par jour, sept jours sur sept, et ne touche que 220 dollars par mois. Ces conditions de travail deviennent son quotidien jusqu’à mardi 9 juillet, lorsqu’elle parvient à s’échapper et se fait aider par une dame dans un bus. Selon son avocat, Steve Baric, « elle a vu une occasion de recouvrer sa liberté et elle a su la saisir ».
Ce n’est pas le cas de quatre autres employées philippines, découvertes dans l’appartement lors de l’arrestation. Une enquête devra déterminer si elle ont été également victimes d’esclavagisme. Leurs papiers d’identité se trouveraient dans le coffre-fort d’une banque.
Une caution de 5 millions de dollars, payée le lendemain même
Quant à la princesse, qui risque 12 ans de réclusion, elle a payé une caution de 5 millions de dollars pour sortir de prison le lendemain de son arrestation. Elle devra porter en permanence un système de géolocalisation et rester dans les limites du comté, en attendant sa comparution. Paul Meyer, son avocat, a voulu insisté sur un « différend contractuel » qui aurait mené sa cliente devant la justice. Argument auquel le procureur Tony Rackauckas a rétorqué : « Il ne s’agit pas d’un différend autour d’un contrat. Il s’agit de retenir quelqu’un en captivité contre son gré ».
L’Organisation Internationale du Travail (OIT) estime que chaque année près de 21 millions de personnes sont victimes du travail forcé, soit 3 personnes sur 1000, tandis que 90% sont exploitées par des particuliers ou des entreprises privées.
Par Mélissa Barra – RFI